Chapitre 8

_ Je suis désolée, dit-elle dans un souffle.
Elle tourna son visage en larme vers Tom qui la regardait sans comprendre.
_ Je n’peux pas… Je-Je n’peux pas voir un autre homme.
Tom comprit enfin. Il baissa la tête, se sentant coupable de l’était dans lequel était la femme qu’il aimait.
_ Pardonne-moi Nessa. Je n’aurais pas dû te demander ça.
La jeune femme ne répondit rien. Elle tenta une nouvelle fois de démarrer la voiture et ça marchait.
Durant la route jusqu’à chez Julia aucun des deux amants ne parlaient.
La voiture s’arrêta devant une grande maison blanche à trois étages avec un joli balcon sur le devant.
_ Attends moi là.
Vanessa sortit de la voiture et se dirigea vers l’entré. Elle sonna. La porte s’ouvrit sur une jeune femme brune, mince. Elle portait une jupe noire par-dessus des collants opaques noirs. Elle avait un joli débardeur marron qui lui retombait sur ses hanches.
Les deux amies se prirent dans les bras.
_ Tu viens, je t’emmène en cours.
Julia ré-entra dans la maison, prit son sac et ressortit prenant soin de fermer la porte.
Devant la voiture, Julia s’apprêtait à y entré, prenant la poignée du côté passager avant, mais Vanessa posa sa main sur la portière, l’empêchant de l’ouvrir.
_ Qu’est ce qu’il y a ? demanda Julia interloquée.
_ Je préfère que tu ailles derrière.
Julia ne broncha pas et monta à l’arrière.
Vanessa démarra la voiture et un nouveau silence prit place.
_ Euh… Nessa ?
_ Oui ?
_ Pourquoi ne m’as-tu pas laissé monter devant, comme d’habitude ?
Vanessa regarda sur sa droite ; Tom était toujours là. Mais alors pourquoi était-elle la seule à le voir ? Si elle le disait à Julia, la croirait-elle ? Après tout, c’était sa meilleure amie, elle devrait la coire.
_ Je… Euh… Il y a Tom.
Julia ouvrit grand les yeux.
_ Tom ?
Elle se pencha vers le siège, regarda, rien. Il n’y avait personne sur le siège avant.
_ Ecoute Nessa ça fait 2 ans, il faut que tu passes à autre chose.
Vanessa se mit sur le côté, se gara et arrêta le moteur. Elle se tourna ensuite vers son amie.
_ Julia, je te promets, il est là. C’est… C’est un fantôme, avoua-t-elle.
_ Un fantôme ? répéta Julia, incrédule, un vague sourire aux lèvres.
Vanessa ne savait pas comment réagir. Après tout, peut être qu’elle délirait complètement, qu’elle pensait le voir mais que ce n’était que son imagination.
Elle ne dit rien, remit le moteur en route et se replaça sur la route, direction l’école de Julia.
Elle la déposa et repartit aussi vite.
Elle ne parlait pas, bien qu’une question lui brûlait les lèvres. Elle refusait de tourner la tête vers lui de peur qu’il n’ai disparu. Elle pensait. Tom était-il réellement un fantôme qu’elle pouvait voir Dieu sait comment ? Ou bien n’était-il que le fruit de son imagination ?
Tout à coup, elle le vit, plongé dans une lumière blanche éclatante. Elle cligna plusieurs fois des yeux. Il était bien là. Il lui tendit la main. Elle pu la prendre et la tenir. Elle le questionna sur regard.
_ Il faut que tu te réveils Nessa.
Elle ne comprenait pas. Pourquoi lui demandait-il de se réveiller ? Elle n’avait pas l’impression de dormir.
_ Ouvrez les yeux mademoiselle, disait-il.
Pourquoi la vouvoyait-il ?
_ Tom ? dit-elle d’une voix faible.
Il avait disparu, la lumière blanche aussi. Toute une foule de gens était agglutinée autour d’elle. Elle tourna doucement la tête. Une douleur atroce la parcouru. Elle vit sa voiture enfoncé dans un arbre. Mais elle ne se souvenait pas d’avoir eu un accident, encore moi d’être sortit de la voiture. Etait-ce lui qui l’avait tiré de là ?
_ Je-Je vais bien, merci, prononça-t-elle d’une petite voix.
Elle se releva avec beaucoup de mal. Elle s’appuya contre quelqu’un.
_ Désolée, dit-elle en relevant la tête.
Un jeune homme, très mince, les cheveux noir corbeaux, assez grand se tenait là. Il lui ressemblait comme deux goutes d’eau.
Elle le fixait avec insistance, ne pouvant détaché son regard de ce visage si fin. Son visage.
_ Je peux vous aider ? Vous devriez peut-être aller à l’hôpital, vous avez eu un choc violent.
Elle ne répondit rien. Elle sentit son bras passer autour de sa taille. Elle se laissa guider vers sa voiture.
Il lui ouvrit la portière passager. Elle s’installa et baisser le « cache-soleil ». Il y avait un petit miroir. Elle était légèrement ouverte à l’arcade et à la lèvre inférieure.
Ils arrivèrent à l’hôpital en quelque minute. Il l’aida à marcher. Elle ne dit rien, bien qu’elle se sente capable d’y arriver seule.
_ Bonjour madame. Cette demoiselle vient d’avoir un accident. Serait-il possible de passer des radios ?
La femme de l’accueil feuilleta l’agenda.
_ Je vous fais patienter quelque minute, finit-elle par dire en affichant son plus beau sourire.
Le « sauveteur » de Vanessa l’emmena en salle d’attente. Ils s’assirent côte à côté.
_ Au fait, je m’appelle Bill.
_ Vanessa, répondit-elle sans plus de conviction.
Elle était toujours perdue dans ses pensées. Elle fixait le sol. Elle y trouvait soudain un intérêt particulier pour la moquette. C’est vrai ! Comment faisaient-ils pour la garder aussi propre ?

Chapitre 9

Un infirmier vint la chercher. La jeune fille sortit de ses rêves et le suivit jusqu’à la salle de radio.
Il la fit assoir.
_ Alors, comment vous êtes vous fait ça ?
_ Je crois que j’ai percuté un arbre, répondu Vanessa comme si elle cherchait ses mots.
_ Avez-vous mal quelque part en particulier ?
_ A la nuque.
Il la fit se tenir bien droite, la bloqua avec un appareil et commença la radio.
Quelque minute plus tard, elle sorti de la pièce et rejoint Bill. Il se leva pour l’accueillir et se rassit en même temps qu’elle.
_ Alors ?
_ On aura les résultats dans une quinzaine de minutes.
Ils sortirent de l’hôpital une demi-heure plus tard. Le médecin avait prescrit à Vanessa quelque antidouleur pour son torticolis ; elle n’avait rien de plus grave. Elle ne pouvait simplement pas bouger trop pendant deux semaines.
Bill la conduit jusqu’à la pharmacie où elle acheta ses médicaments. Il la déposa ensuite devant son appartement.
Elle allait pour sortir mais une main la retint.
_ On se reverra ? demanda Bill, une lueur d’espoir dans ses yeux.
_ Je ne sais pas. Merci, pour aujourd’hui.
Elle le gratifia de son joli sourire timide et sortit. Elle le regarda s’éloigner puis rentra. Elle posa ses clefs sur le buffet de l’entré, comme à son habitude. Elle pénétra ensuite dans le salon, jeta sa veste sur le canapé et se dirigea vers la cuisine, toujours dans ses pensées.
Elle retint un cri d’effroi en le voyant, bras croisés, l’air grave.
_ Tu m’as fait peur !
_ Désolé, répondit-il sans un sourire.
Vanessa ne fit pas plus attention et alla vers le placard. Elle prit un verre, le remplit d’eau et sortit une tablette d’antidouleur.
_ Tu as mal ?
_ Ça va, c’est supportable.
Elle avala son médicament et vida le reste de son verre dans l’évier, avant de s’y appuyer, dos à Tom.
Elle baissa la tête, inspira et se retourna, s’adossant contre l’évier.
_ C’est toi qui m’a sortit de la voiture ?
_ Comment aurais-je pu ? Je ne peux même pas te prendre dans mes bras !
Vanessa ne répondit rien. Question stupide ! Comment l’idée qu’il ai pu la sortir de la voiture avait pu lui traverser l’esprit ?
Tom bougea enfin. Il se tapa le front de sa paume et se retourna brusquement vers Vanessa.
_ Mais à quoi pensais-tu ? s’exclama-t-il.
Vanessa était déconcertée. Comment pouvait-il s’énervé après elle ? Après tout, il ne lui était rien arrivé.
_ Je-euh…
Elle le regardait, effrayée.
_ Es-tu consciente que tu as bien failli te tuer ?!
Vanessa était au bord des larmes.
_ Et qu’est ce que ça peut te faire puisque je ne suis rien pour toi ! Tu ne m’aimes pas !
Tom restait bouche bée. Il se rappela la fois où elle lui avait demandé s’il l’aimait, dans sa chambre, il y a deux ans. II ne lui avait rien répondit. A la place, il s’était refroidit et lui avait ordonné de sortir. Et il ne pouvait toujours pas répondre.
_ Je-euh… répondit-il d’une voix encore stupéfaite.
Vanessa courut hors de la cuisine et se réfugia dans sa chambre. Elle ferma la porte à clef, bien qu’elle sache pertinemment qu’il pourrait tout de même entré.
Elle s’y adossa, en larme. Elle se laissa glisser jusqu’à terre et prit son visage entre ses mains, ses genoux repliés contre sa poitrine.
Après quelques minutes, une fois bien calmée, elle se releva et sortit de sa chambre pour aller dans la salle de bain. Elle s’appuya contre le lavabo et fixa son reflet dans le miroir. Elle ne ressemblait plus à rien : Ses cheveux étaient tout ébouriffés, son maquillage avait coulé, cernant ses yeux gonflés et rouge, de noir.
_ Je partirais, quand j’aurais trouvé comment. Je te laisserais tranquille, c’est promis.
Elle se retourna. Tom état là, bras croisés, l’air triste.
Il aurait tant aimé lui dire que tout irait bien, que ce n’était pas la peine de se mettre dans des états pareil, qu’il serait toujours là pour elle, mais aucun mot ne voulait sortit, et il ne pouvait rien faire.
_ Merci, lui dit-elle tout simplement, avant de sortir de la salle de bain.
Au fond, elle ne voulait pas qu’il parte. Elle appréciait sa présence. Mais cette situation était si difficile et tellement dure à supporter.
Peut être qu’elle devrait écouter Tom, fréquenter d’autre garçon.
Elle repensa alors à ce jeune homme qui l’avait aidé après son accident cet après midi. Bill. Qui était-il vraiment ? Devait-elle le revoir ?
Elle s’assit dans son canapé, songeuse. Tom vint s’assoir à ses côtés.
_ A quoi tu penses ? demanda-t-il d’une voix rauque avec une once de peine à la fois.
Elle tourna la tête vers lui et plongea son regard dans le sien.
Il était tellement beau ! Comment pourrait-elle se résigné à voir quelqu’un d’autre ?
_ Bill, répondit-elle sans le quitter des yeux.
Tom eu l’air surprit en entendant ce prénom. Mais cette surprise se transforma bien vite en colère, en amertume.
_ C’est un garçon qui m’a emmené à l’hôpital après l’accident.
_ A quoi ressemble-t-il ? s’empressa Tom.
Vanessa fut surprise de cette question. Serait-il jaloux ?
_ Euh… Je ne sais plus trop…
Elle continuait de le fixer, cherchant une réponse.
_ Il te ressemble, finit-elle par déclarer doucement, comme si elle venait d’avoir une révélation.
Tom se leva brusquement. Il faisait les cent pas sous les yeux intrigués de Vanessa.
_ Tom ? qu’est ce qu’il y a ?
Il ne répondit rien, continuant se marcher, énervé.
Vanessa se leva à son tour.
_ Réponds !
Tom s’arrêta et planta son regard amer dans celui de Vanessa, qui recula d’un pas.
_ C’est mon frère, celui qui m’a tué !
Vanessa se laissa tomber sur le canapé.
_ Je… Je ne savais pas, chuchota-t-elle.
_ Tu ne pouvais pas savoir.
La jeune femme s’accouda sur ses genoux et prit sa tête dans ses mains. Elle se redressa après quelque seconde, plaquant ses cheveux en arrière, fermant les yeux.
Elle ne pouvait pas se permettre de fréquenter celui qui l’avait à jamais séparer de l’être qu’elle aimait.
A ce moment, elle ressentait une haine sans précédent au fond d’elle. Ce visage d’ange qu’elle avait connu quelque heure auparavant la répugnait.
Mais elle repensa à sa question. Il voulait la revoir, et avait l’air têtu.

Chapitre 10

Deux semaines étaient passées. Vanessa n’avait pas revu Bill, du moins, elle l’avait évité aussi souvent qu’elle l’avait pu.
Il l’attendait tous les soirs à la sortie de sa fac. Il se tenait contre sa voiture, une clope à la main. Et à chaque fois qu’elle le voyait, elle se précipitait vers sa voiture.
Tous les soirs, lorsqu’elle rentrait, elle retrouvait Tom. Elle lui racontait sa journée, sautant le passage de Bill. Tom aimait l’écouter, il se sentait mieux, il avait l’impression de vivre.
_ Tom ?
Vanessa s’était couchée, Tom prêt d’elle. Il attendait toujours qu’elle s’endorme, puis il la regardait dormir quelques minutes avant de partir.
_ Oui princesse ?
_ Tu viendras avec moi demain, à la danse ?
_ Comme tu voudras.
Il lui sourit, et elle le lui rendit.
Elle se recroquevilla, blottit dans sa grosse couette bien chaude et s’endormit. Tom mima un geste de caresse dans les cheveux de Vanessa puis sortit de la chambre, un peu plus tôt que d’habitude.
Il se baladait dans les rues sombres de Paris, comme chaque nuit depuis deux semaines, depuis qu’il savait que Bill était ici.
Beaucoup de monde marchait dans les rues, surtout des jeunes. La plupart du temps, tom les suivait, espérant qu’ils le mèneraient à son frère. Mais à chaque fois il se retrouvait dans une discothèque, sans Bill.
Ce soir il avait décidé d’aller voir dans des hôtels. Il avait toute la nuit devant lui, Vanessa ne se réveillait qu’à 6h30.
Il arriva devant un hôtel trois étoiles. Il y entra et alla derrière le comptoir. Il se mit derrière la femme de l’accueil, se baissa légèrement afin de voir les noms inscrits sur la listes. Sur la première feuille, Bill n’y était pas. Il se redressa, ferma les yeux, inspira profondément et souffla sur les feuilles. Ces dernières tournèrent, effrayant la jeune femme de l’accueil. Elle paniqua, regarda autour d’elle, affolée. Il n’y avait personne. Elle était seule, dans ce grand hall sombre, les portes fermées.
Tom était parti. Son frère ne résidait pas dans cet hôtel.
[…]
Il était déjà trois heures et Tom n’avait toujours rien trouvé. Il se résigna à retourner chez Vanessa.
Lorsqu’il arriva, il se dirigea directement dans la chambre de la jeune femme. Il s’assit sur le lit et la regarda dormir.
Elle était allongée sur le dos, la tête légèrement inclinée sur la droite, les mains croisées sur la couverture. Elle était belle aux yeux de Tom.
_ Tom… gémit-elle dans son sommeil.
L’interpellé de dit rien, attendant une suite.
_ Tom… Part avec moi…
Elle rêvait. Elle devait surement se projeté deux ans auparavant, là bas, aux enfers.
_ Tom ! cria-t-elle en se relevant subitement.
_ Chuut… Ce n’était qu’un rêve ma puce…
_ Non, Il t’a tiré dessus, et dans la réalité aussi.
Elle se mit à sangloté face à Tom, impuissant.
_ Rendort toi ma puce.
Parler. C’est tout ce qu’il pouvait faire pour elle, la femme qu’il aimait.
Elle se recoucha, emmitouflée dans sa couette.
Tom chanta. C’était une chanson qu’il avait commencé à écrire avec son frère. Une chanson qu’ils ne termineraient jamais.
« Ich höre wenn du leise schreist
spüre jeden Atemzug von dir
Und auch
wenn das Schicksal uns zerreißt
Egal was danach kommt
das teilen wir
Ich will da nicht allein sein
lass uns gemeinsam
in die Nacht
Irgendwann wird es Zeit sein
lass uns gemeinsam
in die Nacht »
Le lendemain, Vanessa se réveilla sans Tom à côté d’elle, comme d’habitude.
Elle alla à la cuisine, espérant le trouvé là, mais rien. Il n’était pas là. Elle se prépara un bol de céréales qu’elle mangea ne vitesse avant d’aller se préparer.
Elle s’apprêtait à ouvrir la porte de l’appart lorsqu’elle vit Tom passer à travers.
_ Coucou princesse !
Il affichait son beau sourire de tombeur. Elle lui sourit à son tour avant de sortir.
_ Tu as bien dormit ?
_ Ça peut aller. Au fait ! Merci d’avoir chanter pour moi.
Elle lui sourit de toutes ses dents.

Chapitre 11

Une fois arrivé devant la Fac, Vanessa gara sa voiture mais n’en sortit pas. Elle regardait autour d’elle. Tous les élèves étaient entrain de fumer ou d’entrer dans le bâtiment.
_ Nessa ? Pourquoi tu n’y vas pas ?
La jeune femme sembla reprendre ses esprits. Elle tourna la tête vers lui.
_ Hein ? Euh… Si, si j’y vais.
Elle s’efforça de sourire et ouvrit la portière. Elle hésita mais sortit finalement de la voiture pour rejoindre un petit groupe de fille sous le regard à la fois heureux et triste de Tom. Elle regarda une dernière fois vers lui et lui sourit.
Elle passa la matinée en cours et lorsqu’elle sortit, elle le vit, encore, adossé à sa voiture de luxe. Elle inspira profondément et se précipita vers lui, bien décidé à mettre les choses au clair entre eux.
Il laissa tombé sa cigarette, l’écrasa avec classe, et s’avança toujours avec autant de classe, vers Vanessa. Une fois devant lui, elle croisa les bras et prit un air sérieux.
_ Bon, écoute Bill, je… Je ne peux pas te revoir, d’accord ? Alors arrête de venir ici tous les jours.
Le sourire du jeune homme ne disparu pas. Qu’est ce qu’il pouvait être agaçant !
Comme il ne répondit rien elle parti vers sa voiture. Il la rattrapa et plaqua sa main sur la portière que Vanessa s’apprêtait à ouvrir. Elle resta un moment à fixer cette main fine aux ongles vernis de noir sans bouger. Puis, elle se retourna vers lui.
_ Je ne demande qu’une après midi avec toi.
Il plongea son regard ténébreux dans celui de la jeune femme. Un regard si intense qu’il lui rappelait celui de Tom. Elle resta bloquée un instant et retrouva enfin ses esprits.
_ Je… Bill, écoute, ça ne pourra pas marché entre nous.
_ Une seule après midi ensemble.
Son regard se faisait insistant.
_ Bon, d’accord, souffla-t-elle. Je peux rentrer maintenant ? demanda-t-elle impatiente.
Bill dégagea sa main, de la porte, en profitant pour l’ouvrir. Et tel un voiturier, il se mit derrière et fit signe à Vanessa qu’elle pouvait entrer. La jeune femme souffla, exaspérer, mais tout de même flatté et entra dans sa voiture. Bill referma délicatement la porte et Vanessa démarra en trombe, devant l’air satisfait de Bill.
En rentrant elle vit Tom dans le canapé. Elle alla vers lui et se laissa tombée dans, laissant s’échapper un soupir de soulagement.
_ J’ai vu Bill.
Elle ne le regardait pas. Elle fixait un point invisible et attendait une réaction de la part de Tom. Ce dernier tourna soudainement la tête vers Vanessa.
_ A vrai dire, cela fait deux semaines que je le vois. Mais je ne lui ai jamais parlé ! s’empressa-t-elle d’ajouter en tournant enfin la tête vers Tom. Jusqu’à aujourd’hui dit-elle navrée, baissant de nouveau la tête.
Tom sourit. Cela lui faisait plaisir que celle qu’il aimait refuse de voir un autre homme.
_ Eyh ma puce, tu as le droit de lui parler.
Elle releva la tête, des étoiles dans les yeux. Alors il ne lui en voulait pas ?
Ils se regardèrent longuement sans un mot.
_ Il veut passer du temps avec moi, dit-elle enfin sans le quitter des yeux.
Tom baissa à son tour la tête. Il connaissait Bill par cœur. Il savait qu’il arrivait toujours à obtenir ce qu’il voulait. Alors à quoi on l’empêcher de voir Vanessa ? Mais au fond, en avait-il vraiment envie ? Après tout, il ne lui ferait surement rien…
_ Si tu ne veux pas que je le vois, je ne le verrais pas ! se précipita-t-elle de dire.
Tom releva lentement la tête. Son regard était si triste ! Jamais encore Vanessa ne l’avait vu ainsi.
_ Si, va le voir, dit-il d’une voix morne.
Il s’efforça de sourire, mais c’était faux, Vanessa le ressentait. Il fini par se lever brusquement et sorti de l’appart.
Vanessa resta un moment sur la canapé, sans bouger. Pourquoi Tom avait-il réagit ainsi ? S’il ne voulait pas qu’elle voit Bill, il n’avait cas le lui dire…
Elle se leva enfin et alla fouiner dans la cuisine. Elle trouva enfin ce qu’il lui fallait, le remontant dont toutes les femmes ont besoin : un pot de Nutella avec une petite cuillère.
Elle retourna sur le canapé, alluma la télé et entama le gros pot de Nutella.
Il lui était arrivé tellement de chose ces dernières semaines ! la fatigue accumulée la fit rire de tous ces évènements. Un rire sans doute plus nerveux qu’autre chose.
A la moitié du pot, ses yeux commencèrent à se fermé tout seuls. Elle finit par s’endormir sur le canapé, laissant le pot lui échappé des mains.
Tom rentra après quelques heures de méditation. Il vit la jeune femme allongée sur le canapé, le pot de Nutella à terre, encore ouvert, le couvercle ayant roulé plus loin. Cette vue lui arracha un sourire.
Tout homme normal aurait rangé le pot et couvert la jeune femme mais Tom ne pouvait que parler. Alors il s’approcha du visage paisible de Vanessa et s’accroupit. Une irrésistible envie d’effleuré cette peau si douce, cette joue légèrement rose le démangeait. Il la contempla quelque seconde, mimant cette caresse sur la joue de Vanessa. Elle semblait si bien là où elle était qu’il hésita un instant la réveiller.
_ Nessa, chérie, réveilles-toi, chuchota-t-il.
La jeune femme bougea légèrement et s’étira. Elle ouvrit difficilement les yeux. Elle se les frotta et pu enfin voir Tom qui lui souriait.
_ Ça va ?
Elle prononça quelques sons inaudibles et s’assit tout en baillant à s’en arracher la mâchoire.
_ Je crois que tu as perdu quelque chose, dit-il avec un regard complice en désignant le pot de Nutella.
Vanessa sourit et se leva pour le ranger. Un fois tout en ordre dans le salon, elle alla dans sa chambre et ne prit même pas la peine de se laver ; elle se coucha directement, s’emmitouflant dans sa grosse couette.

Chapitre 12

A peine installée sous sa couette, Tom entra dans la chambre.
_ Ma chérie, il est 15 heures, t’aurais pas un cours de danse à donner ?
Vanessa se releva d’un coup, les yeux écarquillés, toute droite comme si elle venait de se réveillé d’un horrible cauchemar.
_ M*rde !
Elle sauta hors du lit se changea pour enfiler sa tenue de danse ; un collant noir opaque, un mini short noir et une petite robe rouge très courte. Elle courra ensuite dans la cuisine, prit une bouteille d’eau fraiche et s’arrêta un moment, vérifiant dans si elle n’avait rien oublié.
Tom se tenait prêt de la porte d’entré, un magnifique sourire découvrant ses dents et les yeux remplis d’étoiles. Il était bel et bien amoureux de cette jeune femme tête en l’air, active, amusante, séduisante, belle.
Elle semblait très concentrée, le bout de sa langue en dehors de sa bouche, les yeux fixant un point inexistant, les mains sur les hanches. Une fois bien réfléchi à ce qu’elle avait prit et ce qu’elle ne devait pas oublier, elle sembla reprendre vie et se dirigea vers le meuble de l’entré. Elle prit sa veste, ses clefs de voiture et sortit. Elle descendit les marches à toute vitesse, manquant de tomber à plusieurs reprises.
_ Nessa ! Calmes toi, tu vas te casser quelque chose !
_ Je n’ai pas le temps de me calmer ! Je suis en retard !
Tom rigola. Vanessa s’arrêta soudain, Tom sur ses pas. La jeune femme se tourna vers lui, l’air abasourdit.
_ Qu’est ce que tu as ? demanda Tom inquiets.
_ Tu… Tu as rigolé ! dit-elle sans vraiment y croire.
Tom souri.
_ Aller miss ! Je croyais que tu étais en retard.
Vanessa le contempla encore quelques secondes, les yeux tout brillants. Puis, elle reprit conscience et reprit sa folle descente.
Une fois arrivée devant la salle de danse, elle y entra avec hâte. Elle vit toutes ses petites danseuses assises par terre entrain d’attendre. Elle alla vers la chaine pour l’allumer et poser ses affaires. Elle mit ses chaussons et rejoins les apprentis danseuses au centre de la salle.
Tom s’assit sur un siège, souriant et patient.
Vanessa commença son cours par des échauffements. Après une heure, lorsque la dernière petite fut partie, elle alla mettre une musique plus entrainante. La voix de Lene - It’s your duty – retentit alors. Vanessa se lâcha complètement, sous les yeux émerveillés de Tom. Son improvisation lui permettait de se défouler, d’oublier ses problèmes.
A la fin, elle fini, essoufflée à terre. Elle entendit alors le tintement de la porte, signifiant que quelqu’un venait d’entré. Elle regarda Tom, interloquée.
Bill fit son entré dans la salle. Vanessa eu l’air à la fois effrayé et surpris. Elle jeta un coup d’œil furtif à Tom tout en reculant le plus possible de Bill.
_ B-Bill ? Qu’est ce que… ?
_ Je me suis renseigné, répondit-il en faisant un clin d’œil.
Vanessa tourna de nouveau la tête vers Tom discrètement, ses yeux appelant l’aide, mais Tom ne pouvais rien faire. Il restait assis regardant son frère.
_ Une après-midi, rappela Bill, toujours le même sourire aux lèvres.
_ Euh… Bill, il est déjà 17 heures, tu ne veux pas qu’on repousse ? demanda-t-elle pleine d’espoir.
La jeune femme était mal à l’aise, mais Bill ne semblait pas s’en rendre compte. Le fait que Tom soit là ne facilitait pas les choses.
Le regard de Vanessa jonglait entre Bill espérant et Tom, énervé, songeur, prêt à bondir sur son frère, même s’il savait pertinemment que ça ne servirait à rien. Il ne le quittait pas des yeux, ce qui inquiétait beaucoup Vanessa.
_ Bill, tu veux bien m’attendre dehors s’il te plait ?
Bill acquiesça et s’approcha d’elle. Il se pencha sur le côté et effleura tendrement la joue de Vanessa du bout de ses lèvres. Puis il sortit, d’une démarche fière.
Vanessa porta une main à sa joue fixant Bill partir, puis la porte qu’il avait emprunté. Elle se tourna ensuite vers Tom, la main toujours sur sa joue. Mais elle la laissa tombé en croisant le regard noir de Tom.

Chapitre 13 :

_ Il te plait ? demanda-t-il froidement ?
_ Non ! Je… Enfin…
Elle était prise au dépourvu Tom avait peut être raison, peut être bien qu’elle appréciait Bill plus qu’elle ne le pensait
Tom se leva brusquement.
_ Arrête Vanessa ! J’ai bien vi comment tu le regardais !
_ Et après ? Tu vas m’interdire de sortir avec lui ? répliqua-t-elle sur la défensive.
_ Oui ! dit Tom sur le même ton qu’elle et plantant son regard poignant dans celui de la jeune femme.
Elle était triste, cela se voyait dans ses yeux. Elle fut prise d’un fou rire – nerveux sans doute – ce qui agaçait Tom.
_ Tom ! Tu n’es qu’un fantôme ! dit-elle avec un sourire narquois. Alors laisse-moi tranquille !
Elle l’avait blessé. Vanessa alla prendre ses affaires en vitesse et sortit précipitamment de la salle. Tom quant à lui n’avait pas bougé.
Bill attendait dehors prêt de sa voiture de luxe. Il vit la jeune femme arrivée le visage décomposé. Elle s’efforça de lui sourire avant de dire d’une petite voix :
_ Ça t’embêterais de me déposer à la maison pour que je me change ?
_ Non, pas du tout.
Ils montèrent dans la voiture.
Tom sortit et vit la voiture d’éloignée. S’il avait pu, il aurait chouté dans les grilles du bâtiment puis dans les portes. Mais il se contenta de serré les poings jusqu’au sang, qui ne coula pas. Vanessa avait raison, ce n’était rien qu’un fantôme vu par personne sauf elle, sans vie, sans rien, même pas l’amour de la jeune femme. Et puis c’est lui qui lui avait dit de voir quelqu’un d’autre mais à aucun moment il avait pensé à son frère !
En arrivant à son appart, Vanessa proposa à Bill d’entrer. Ce dernier en fut ravi et se hâta dans le salon. Elle le fit patienter là. Bill regardait autour de lui ; il trouvait cet appartement très sympa, mignon, et surtout, très féminin. Il s’assit dans le canapé, prit la télécommande et commença à zapper.
Une fois dans sa chambre, Vanessa s’écria doucement :
_ Tom ! Tom, s’il te plait !
Elle tourna sur elle-même, la tête vers la plafond comme si Tom allait arrivé par là.
_ Tom ! Je suis désolée !
Elle tournait encore lorsqu’elle tomba face à lui. Il avait le visage fermé et l’air si triste ! Mais Vanessa voyait plus que de la tristesse ; il était énervé, elle le ressentait. Et il était énervé contre elle et ce qu’elle lui avait dit.
_ Il veut aller au resto ce soir.
_ Et que veux-tu que j’y fasse ?!
Vanessa fut surprise par la froideur avec laquelle il lui avait répondu. Peut être l’avait-elle mérité. Elle prit sur elle et essaya de lui répondre, si ce n’est pas aussi froidement que lui, au moins en montrant autant d’indifférence qu’il le faisait.
_ Je voulais simplement te prévenir.
Elle alla chercher quelque chose d’assez habiller pour la soirée et sous le regard toujours énervé de Tom se précipita vers la salle de bain.
Là, elle se mit à pleuré, tout en se déshabillant et en pénétrant dans la douche. Elle fit couler de l’eau bien froide, qui la surprit au début, et qu’elle ne sentait plus après.
Elle le détestait de lui montrer autant d’indifférence, elle le détestait d’être toujours là, elle le détestait d’être mot… Et elle se détestait de l’aimer encore.
Elle avait fermé les yeux essayant de se calmer, de penser à autre chose, en vain. Lorsqu’elle les rouvrit, elle vit Tom face à elle.
_ Je te déteste, dit-elle d’une voix inaudible.
Mais il ne répondit pas, impassible. Face à cette réaction, Vanessa s’emporta et, oubliant l’état de Tom, serra les poings et se mit à cogner contre son torse. L’espace étroit de la douche la fit frapper dans le mur, ses bras passant à travers Tom. Et tout en frappant, elle répétait sans cesse qu’elle le détestait. Mais il ne réagissait pas.
Vanessa finit tout de même par s’arrêter, une douleur atroce dans chaque main. Elle les regarda : elle saignait.
Pourquoi n’avait-il pas réagit ? Pourquoi n’avait-il pas tenter de l’arrêter ? Il ne l’aimait donc plus ?
Elle sortit de sa douche tel un robot, s’enroula machinalement dans une serviette et fixa longuement son reflet désastreux dans le miroir. Elle finit par s’habiller ; elle enfila une longue robe rouge qui s’accordait parfaitement avec ses jolies formes. Elle releva ses longs cheveux châtains en un chignon relativement classe. Elle mit de longue boucle d’oreilles et un joli collier qui allait à merveille avec sa robe. Elle chercha ensuite des bandes pour ses mains. Elle les enroula dans des bandes blanches cassant toute l’élégance de sa robe et de ses bijoux. Tant pis ! Espérons que Bill n’y ferait pas attention.
Elle sortit enfin de la salle de bain après avoir tourné une dizaine de fois sur elle-même pour voir si tout allait. Elle alla dans sa chambre, prit un sac dans lequel elle mit tout ce dont elle avait besoin et rejoint Bill dans le salon.
Elle se racla la gorge pour faire savoir qu’elle était là. Bill tourna la tête vers elle et ouvrit grands ses yeux en la voyant habillé ainsi. Cette robe rouge sang qui épousait parfaitement ses formes, ce collier scintillant qui allongeait son cou, cette coupe dévoilant son beau visage fin, tout ceci la rendait sublime.
Vanessa, souriante, fit un tour sur elle. Bill se leva et s’approcha d’elle, la regardant de haut en bas. Les mots lui manquaient.
_ Tu es… magnifique ! vraiment.
Vanessa le remercia. Bill baissa la tête et, voyant les bandes aux mains de Vanessa lui prit.
_ Qu’est ce que c’est ?
Vanessa hésita un instant en regardant ses mains.
_ Rien, j’ai glissé dans ma douche.
Bill acquiesça mais pas persuadé pour autant.
_ Bon, il faut qu’on passe à mon hôtel pour que jeme change aussi. Ensuite, on ira faire un tour dans Paris puis on ira manger dans un bon restaurant.
La jeune femme accepta, prit le bras de Bill et tous deux sortirent de l’appart.