Chapitre 14 :

_ On prend ma voiture, dit Bill qui l’avait déjà ouverte, tenant la porte passager avant, invitant la jeune femme à entrer.
Elle entra élégamment, s’assit, mit correctement la robe de sorte à ce qu’elle ne se coince pas dans la portière. Bill ferma la porte, contourna la voiture, entra et démarra dans le silence.
L’hôtel de Bill se trouvait à une demi-heure de l’appartement de Vanessa. Ils entrèrent dans le grand hall. Vanessa était émerveillée par la grandeur et la luminosité de ce hall d’hôtel. Elle tournait sur elle-même, la tête vers le plafond très haut. Bill souriait à cette vue, cette belle jeune femme qui s’émerveillait devant une chose dont lui était habitué. Il la prit par la main et la mena jusqu’à sa chambre. Là, Vanessa fut de nouveau surprise par cette chambre si spacieuse ! Ce n’était d’ailleurs pas une chambre, mais une suite.
_ Installe toi, j’en ai pour une bonne demi-heure, prévint Bill qui était déjà à moitié dans la salle de bain.
Vanessa marcha lentement dans la suite, prenant le temps de regarder, d’admirer la pièce. Elle arriva au niveau du lit. Un grand lit, d’au moins 3 places. Elle alla s’y assoir, vérifiant d’abord que personne ne la voyait faire, comme si elle était entrain de commettre un acte affreux. Une fois assise, elle sautilla dessus, appréciant la souplesse du matelas. Elle se laissa aller et s’allongea carrément dessus, les bras écartés, la tête bien posée sur le matelas, les jambes encore repliées tombantes, les pointes de pieds frôlant le sol. Elle tait bien, son corps entièrement détendu, l’esprit vide, ne pensant à rien d’autre que le bonheur que lui procurait ce lit.
Bill fit son entré dans la pièce. Il la vit, bougeant les bras de la même façon qu’un enfant faisant un ange dans la neige. Surement était-elle entrain d’apprécier la douceur des draps. Bill sourit et, sans faire de bruit alla prendre ses affaires et retourna dans la salle de bain. Lorsqu’il sortit de nouveau, Vanessa ne bougeait plus. Juste le soulèvement de sa poitrine était perceptible. Elle montait et descendait doucement, au rythme de sa respiration. Elle s’était endormit. Bill s’approcha doucement, s’assit sur le lit et frôla tendrement la joue rose de Vanessa. Cette dernière s’agita légèrement et finit par ouvrir les yeux.
_ Oh ! je… Je me suis endormie ?
_ Oui, répondit Bill un sourire aux lèvres. On y va ?
_ Oui.
Elle se leva difficilement et, au bras de Bill quitta la chambre.
Tous les deux se baladèrent dans paris, comme un vrai couple d’amoureux. Bill avait passé son bras à la taille de Vanessa qui était à présent collé à lui.
Vers vingt heures Bill l’emmena dans un restaurant, mais elle ne savait pas où ; il lui avait bandé les yeux.
Une fois installée sur une chaise, elle sentit le bandeau se desserrer puis se retirer. Elle sentit les mains de Bill frôler ses épaules nues. Elle regardait autour d’elle. Le restaurant avait l’air d’être 4 ou 5 étoiles. La table était couverte d’une porcelaine scintillante avec un verre à pieds pour le vin et une coupe de champagne qui l’accompagnait. Il y avait de belles serviettes rouge-bordeaux. La table était à part des autres avec deux assiettes et prêt d’une baie vitrée.
_ Bill… C’est magnifique !
_ Tu trouves ? Nous sommes dans la Tour Eiffel. Regarde la vue.
Il la conduit plus prêt de fenêtre et lui montra la vue qui s’étendait face à eux. Tout Paris était allumé. C’était vraiment splendide ! Une chose que jamais Vanessa n’aurait cru pouvoir voir. Ils retournèrent à la table. Bill, en homme galant, dégagea la chaise de Vanessa de la table avant qu’elle n’eu le temps de le faire, l’invitant à s’y assoir. Elle le remercia et s’assit. Bill s’installa à son tout et leva la main pour appelé un serveur. Ce dernier arriva avec les cartes qu’il donna aux deux jeunes et s’éloigna.
_ Bill, il n’y a pas les prix, s’étonna Vanessa.
Le jeune homme sourit, ravit d’étonné cette belle jeune femme qu’il tentait de séduire.
Bills, qui avait réservé depuis une semaine déjà dans ce grand restaurant parisien avait prit soin de demander à ce qu’on leur donne des cartes sans les prix. De cette façon, Vanessa pourrait choisir ce dont elle a envie sans se soucier des prix.
_ Alors, qu’est ce qui te fait envie ?
Vanessa lui donna son menu et dans un même mouvement, ils refermèrent leur carte. Bill appela un serveur. Ce dernier vint rapidement à leur table, récupéra les cartes et prit les commandes.
Au cours du repas, qui s’accompagnait de vin depuis le début, Bill avait questionné Vanessa sur toute sorte de chose la concernant. Puis ce fut au tour de la jeune femme de le questionné. Pendant ces questions, Bill avait furtivement glissé sa main sur celle de Vanessa, qui n’avait pas protesté, au contraire. Elle appréciait la chaleur que lui procurait ce geste, une sensation qu’elle n’avait pas ressentit depuis longtemps, qu’elle avait simplement imaginé. Elle appréciait aussi la douceur des gestes de Bill qui ne la quittait pas des yeux. Puis, une question vint à l’esprit de Vanessa : est ce que Bill serait sincère avec elle ? pour le savoir, il n’y avait qu’un seul moyen.
_ Est-ce que tu as des frères et sœurs ?
Bill prit un air triste qui semblait sincère. Il baissa les yeux et répondit d’une voix tremblante :
_ J’avais un frère, un jumeau, mais il est mort sur le front, tué par un soldat étranger.
Il mentait. Déçue, Vanessa retira sa main. Il prit son verre, rendant son geste innocent, puis reposa sa main sur sa cuisse. Bill ne dit rien face à cette réaction.
A la fin du repas, qui c’était fini dans une ambiance assez tendue, Bill raccompagna Vanessa jusqu’à son immeuble. Devant la porte du bâtiment, Bill déposa un tendre baiser au coin des lèvres de Vanessa puis la laissa partir.

Chapitre 15 :

Une fois chez elle, épuisée par sa journée plutôt mouvementée, Vanessa alla se coucher sans même prend soin de se démaquiller.
Après que Vanessa soit parti de l’appart avec Bill sur les coups de 18 heures, Tom les avait suivit. Il ne pouvait pas supporter le fait que Bill puisse la toucher, la combler par de simple gestes, l’embrasser, la prendre dans ses bras. Non, tout ceci était insupportable aux yeux de Tom qui lui ne pouvait strictement rien faire.
Sans que Vanessa puisse le voir, il était monté dans la voiture de Bill, était allé dans sa chambre, les avait suivit pendant leur promenade, jusqu’au restaurant.
La voyant si souriante, la main de son frère sur la sienne, Tom avait voulu sauter sur Bill, lui dire ses quatre vérités, que Vanessa ne serait jamais à lui. Mais il avait préféré partir, cette vu l’insupportait.
Au temps où il le pouvait encore, lorsqu’il était contrarié ou énervé, il prenait sa guitare et composait. Là il ne pouvait que marcher dans les sombres rues de Paris. Il croisait tellement de couple que tout l’amour qui l’entourait l’énervait encore plus. Alors il partit de Paris, et même du pays. Il retournait en Allemagne, dans sa ville natale. Ses parents l’avaient enterré là. Ils ne savaient pas la vérité, Bill leur avait dit que c’était une balle perdue. Tom aurait pu lui pardonné son acte, il aurait même pu le comprendre. Mais son mensonge, jamais il ne l’accepterait.
Il se rendit sur sa tombe. Il y avait encore plein de fleures. Il se posait alors une question : est-ce que Bill venait parfois ? Regrettait-il son choix ?
Tom s’assit face à sa propre tombe et attendait. De toute façon, Vanessa ne se rendrait surement pas compte de son absence, alors autant resté ici à se lamenter.
Le jour se levait et Tom était toujours là, il n’avait pas bougé de la nuit. Sur les coups de 10 heures, il aperçut sa mère arrivée, un bouquet de roses rouges dans la main.
_ Maman… murmura Tom.
Cette dernière s’accroupit face à la pierre tombale et enleva les fleures fanées, les remplaçant par les nouvelles. Tom passa une main sur la joue de sa mère qui ferma les yeux, comme si elle avait sentit son défunt fils.
_ Tom… dit-elle dans un souffle, posant une main sur la même joue que Tom venait d’effleurer.
Une larme dévala sa joue rosie par le vent frai et vint finalement s’écraser sur le sol.
_ Tu sais, ton frère vient souvent. C’est lui qui t’a apporté cette petite guitare.
Tom baissa la tête vers la main de sa mère qui venait de prendre la guitare en question. Il ne l’avait pas vue, cette guitare miniature, la même que la sienne. Tom cria, pour évacuer toute la douleur qui s’était logé en lui, et toute la colère qu’il éprouvait. Ce cri de rage fut traduit par un tourbillonnement de feuille sur sa tombe. Mais sa mère ne fit pas attention ; ce n’était que le vent. Elle se leva, envoya un dernier baiser vers la tombe et partit, sous le triste regard de son fils. Il partit à son tour, et retourna en France. Mais il n’alla pas chez Vanessa, il devait voir son frère. Il se rendit alors à son hôtel et alla directement dans sa chambre. A son grand bonheur, il vit Bill seul, Vanessa était donc rentré dormir chez elle.
Bill était sur son lit, dos à la porte, une guitare en main. Tom avait commencé à lui apprendre quelques accords. Il avait surement dû continuer avec l’aide d’internet. Il chantait une chanson qu’ils avaient écrit tous les deux à l’âge de 13 ans.
« Keiner mehr da der mich wirklich kennt
Meine Welt bricht grad´ zusammen
Und es läuft´n happy-end
Um dich weinen soll ich nicht
Ich weiß unsterblich sind wir nicht
Aber du hast mal gesagt »
Tom, inconsciemment continua avec le refrain se remémorant le moment où ils l’avaient écrit.
Tous deux en chœur finirent la chanson. Bill reposa la guitare et alla à la fenêtre. Les yeux vers le ciel il dit :
_ Tu vois, j’ai fait des progrès.
Il resta un moment à la fenêtre, silencieux, tandis que Tom le regardait, cherchant à comprendre et à pardonner. Pardonner… C’était peut être la raison pour laquelle il était toujours là. Peut être que s’il pardonnait à son frère et partirait, définitivement. Il ferma les yeux puis prononça d’une voix grave :
_ Je te pardonne Bill.
Puis il rouvrit les yeux. Il était toujours dans la chambre. Pourquoi ? Pourquoi était-il toujours là ? Si ce n’était pas le pardon qui le ferait partir, alors qu’est-ce que c’était ?
Il sortit de la chambre et retourna à l’appart de Vanessa. Il entra sans bruit. Elle était dans la cuisine à préparer le repas de midi. Il alla derrière elle, croisa les bras et dit froidement :
_ Tu as passé une bonne soirée ?
Vanessa sursauta et se retourna vers lui. Son mascara avait coulé, lui donnant une mine affreuse. Elle avait l’air à la fois triste et encore énervé de la veille.
_ Tu t’intéresse à ce que je fais maintenant ?
Peut être que le moyen de partir était de lui pardonné aussi, de la laisser faire sa vie avec la personne de son choix.
_ Je suis désolé Nessa.
Il tenta un sourire qu’elle ne lui rendit pas.
_ Tu m’en veux encore ?
Elle prit son assiette, sans lui répondre, alla s’installer à la table et commença à manger.
_ Tu sais, reprit Tom, ce que tu m’as dit n’était pas très gentil non plus.
Vanessa releva la tête, furieuse. Toute la colère qu’elle avait pour Tom se ressentait dans son regard cerné de noir. Elle faisait peur !
Non seulement il n’avait pas daigné faire quelque chose lors de son excès de rage dans la douche et à présent il remettait leur dispute sur son dos !
_ Mais qu’est ce que tu veux à la fin ?!
Elle se leva et cogna du poing sur la table. Une douleur la prit alors à la main. Elle prit son poing de son autre main et frotta énergiquement. Elle avait totalement oublié sa blessure d’hier.
_ Je veux que tu me pardonne le comportement que j’ai eu hier.
_ Mais je t’ai déjà pardonné ! Et tu as été indiffèrent !
_ Oui, je sais, et j’en suis désolé. Mais comprend moi ! Tu sorts avec mon frère ! Tu sorts avec celui qui m’a éloigné de toi à jamais, et qui continu de t’éloigné encore ! Et je ne peux rien faire contre ça !
Vanessa ne savait que répondre. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras et lui dire que c’était lui qu’elle aimait, qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète. Mais lui dire ces choses était trop dure, elle était bien trop rancunière !
_ C’est dure Nessa, chuchota-t-il. Tu ne peux pas savoir ce que ça me fait de le voir de prendre la main, te tenir la porte, te toucher, alors que moi… Moi je ne suis plus rien.
Il avait la tête dans les mains. Il ne pouvait plus supporter cette situation. Il fallait qu’il trouve un moyen de partir, et vite !

Chapitre 16

La jeune femme se leva, vida son bol dans l’évier et alla dans sa chambre. Elle s’assit sur son lit et baissa la tête, le dos courbé.
Elle l’aimait, pourquoi ne trouvait-elle rien à lui dire pour le conforter ?
Tom entra dans la chambre et vit Vanessa se morfondre. Il alla s’assoir derrière elle et fit mine de lui caresser le dos.
_ Nessa, je…
Il se bloquait, comme si les deux mots qui suivaient ne voulaient pas sortir.
_ Tom ?
Elle se tourna vers lui et le fixa droit dans les yeux sans bouger. Les deux pairs d’yeux ne se lâchaient plus.
_ Tu pourrais m’apprendre la guitare ?
Elle se mit à sourire. Le regard surprit de Tom la fit sourire un peu plus. Les fines lèvres du garçons se tendirent en un magnifique sourire satisfait.
_ Tu as une guitare ?
Vanessa baissa la tête, comme honteuse de ce qu’elle s’apprêtait à dire.
_ Je… J’en ai bien une mais, elle date de mes trois ans…
Tom rigola. Ce rire… C’était surement de loin le son que Vanessa préférait. Elle ne pouvait s’en passer et ne voulait pour rien au monde l’oublier.
_ Va la chercher, on fera avec.
Vanessa se leva et alla chercher sa guitare. Elle revint dans sa chambre, la guitare derrière son dos. Tom l’attendait, toujours assit sur son lit.
Vanessa sortit la guitare de derrière son dos et Tom rit de nouveau en la voyant.
_ Lorsque je l’ai eu elle était trop grande, c’est vrai que maintenant elle est un peu petite…
Elle vint s’assoir sur son lit tandis que Tom de levait pour venir s’accroupir face à elle. Il cherchait une façon d’apprendre à jouer de la guitare à quelqu’un sans pouvoir la toucher.
La jeune femme avait mit la guitare sur ses genoux et attendait. Tom lui indiqua alors où placer ses doigts pour les accords.
_ Je vais t’apprendre une chanson que j’aime beaucoup. Mais essaye de te l’imaginer jouée avec une guitare électrique et d’autres instruments derrière.
Vanessa acquiesça.
Tom s’imaginait lui prendre la main doucement, son regard toujours planté dans le sien. Il s’imaginait passer derrière elle et, sensuellement, glisser ses mains le long des bras de la jeune femme jusqu’à ses mains. Il s’imaginait qu’elle lâcherait alors la guitare pour l’embrasser fougueusement avant de passer à quatre pattes sur lui et de se coller à son torse.
Mais tout ceci n’était que le fruit de son imagination. Il revint très vite à la réalité. Il se redressa et se mit dos à Vanessa. Cette dernière posa la guitare sur son lit et se leva à son tour. Elle se dirigea vers Tom et feinta une caresse dans son dos.
_ ça ne va pas ? chuchota t- elle.
_ Si. Ça va, t’en fait pas.
Il se retourna vers elle et fit un sourire à peine forcé.
_ D’a-d’acord.
Vanessa était interloquée par la réaction soudaine de Tom. Elle aurait aimé savoir ce qui le tracassait tellement mais savait très bien qu’il ne lui dirait pas.
Son téléphone se mit alors à sonner, la faisant sursauter et brisant ce moment intime.
Elle regarda Tom, le portable en main toujours entrain de sonner.
_ Je, euh…
Elle désigna son portable et, comme pour s’excuser, lui dit qu’elle revenait vite avant de sortir de la chambre.
_ Oui, allô ?
_ Nessa, c’est Bill.
_ Oui, qu’est ce que tu veux ?
_ Je… J’ai beaucoup apprécié notre soirée hier et j’aimerais t’inviter à nouveau ce soir.
_ Oh ! Euh… Ecoute Bill, je ne sais pas…
Tom arriva. Il questionna Vanessa du regard. Elle mit le téléphone contre sa poitrine, empêchant Bill d’entendre ce qu’elle dirait. Puis elle dit d’une voix basse :
_ C’est Bill. Il veut ressortir avec moi ce soir.
Elle craignait la réaction de Tom. Le visage de ce dernier se renferma. Plus aucune douceur ni aucune once de sourire ne paraissait.
_ Fait ce que tu veux ! finit-il par dire sèchement. Puis il partit vers la cuisine.
Vanessa souffla avant de reprendre le téléphone contre son oreille.
_ Bill ? C’est d’accord pour ce soir. Tu passe me prendre vers 21 heures ?
_ Pas de problème. A ce soir ma belle.
Ils raccrochèrent.
Vanessa alla voir Tom. Il était enfoncé dans la canapé, songeur.
Elle se mit face à lui, bras croisés, et prit un air grave, le regard froid.
_ C’est quoi le problème encore ?
_ J’ai toujours du mal à accepter le fait que tu sortes avec mon frère.
_ On ne sort pas ensemble. Enfin… Si, mais en amis.
Elle s’assit à côté de lui et attendit une réponse de sa part.